mardi, mai 01, 2007

Rumeurs et contagion

Pourquoi les êtres humains sont-ils si souvent des bateaux à voile qui avancent dans le sens du vent ?

Vous l'aurez probablement deviné, mon silence des derniers jours s'explique par un nouveau livre que je parcours :

Des choix difficiles par Carly Fiorina, ex-présidente de HP.

Jusqu'à cette lecture, j'avais une piètre opinion de cette femme qu'on disait impitoyable, lapidant ses directeurs les uns après les autres. Vive les sièges éjectables ! On vire les subordonnés plutôt que de regarder en face ses propres erreurs.

Mais voilà que je découvre une femme sensible et visionnaire, victime de tentatives de sabotage de sa réputation, de désinformation, d'envieux.

Et cela me rappelle une anecdote qu'une dirigeante m'a un jour racontée. Celle-ci m'avait avoué que les cadres se faisaient influencer par les rumeurs qui circulaient sans même chercher à se forger leurs propres opinions. Elle m'avait indiqué que la meilleure façon de nuire à quelqu'un était de colporter quelques médisances à son sujet; il serait alors fini.


8 commentaires:

Marchello a dit...

Tu sais Annette, une femme riche et puissante comme Carly Fiorina peut se payer les biographes de son choix, dire n'importe quoi, avoir une opinion complétement erroné d'elle-même et écrire un livre prétencieux.

Je me fais toujours un devoir de regarder l'autre coté de la médaille. D'ailleurs elle est plutôt contreversée. Toi je pense que tu tends à apprécier les femmes qui ont atteint un certain échelon.

Maintenant tu sais peut-être comment elle aimerait se voir ce qui peut s'avérer être totalement différent de comment elle est vraiment.

J'ai une tendance naturel à me méfier des gens qui ont un penchant à se trouver intéressant et à parler d'eux-même. Ils sont pourtant légions.

Annette a dit...

Marchello,

Probablement la vérité réside quelque part à mi-chemin entre ce qui est écrit dans la biographie et ce que les médias ont colporté.

De façon générale, j'essaie de résister à la force du vent et de me forger mes propres opinions.

Bien entendu, je ne pourrais jamais me faire une opinion de Mme Fiorina, mais je sais qu'au moins, il y a certainement du blanc et du noir...

Ma soeur avait une fois lu un livre où il y avait cette citation : "Rien n'est jamais blanc ou noir; le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir le blanc qui se cache."

Et cette citation s'applique aussi à nos vies. La tristesse extrême ? Cherchons un peu nos sources de bonheurs.

Le bonheur extrême ? Peut-être devrions-nous percevoir quelques nuages.

Tiens je pense que cette citation plairait à Joëlle.

Au fait Marchello, je réfléchis à ce que je pourrais écrire d'un peu intéressant sur ce que je faisais en 1988 : étudiante d'été dans une entreprise en grève...

Anonyme a dit...

Se laisser porter par le vent...

C'est dans la nature humaine d'aller au plus simple, de prendre des raccourcis.

Il y a aussi le fait que certains veulent bien entendre ce qui fait leur affaire.

Il y a aussi que pour certains, la misère des autres a un certain attrait, voir même un certain réconfort vis-à-vis leur propre existence...

Il y a aussi une question d'intérêt.

Il y a la rencoeur vis-à-vis la personne touchée.

Le fait que cela dispense de réfléchir!

Les raisons sont multiples. Ce qui est important, c'est toujours garder un sens critique et se poser des questions. Et ça, c'est naviguer contre vent et marée!

Annette a dit...

Benton,

J'aime bien ton analyse et suis d'accord avec celle-ci.

Anonyme a dit...

Annette,

Dans un contexte semblable, pour détruire une réputation, peu importe le statut de l’employé visé, il n’est même pas nécessaire de colporter des médisances. Une calomnie ou deux et vlan ! Le mal est fait.

Tout comme moi, tu as du voir ou vivre de telles situations au cours de ta carrière. Et plus ton poste est élevé, plus tu fais une bonne cible.

André.

Annette a dit...

André,

Toi qui suis la politique, quelle est la meilleure façon pour contrer les médisances ou les calomnies ? Faut-il les ignorer, attaquer de front, faire circuler à son tour médisances pour répliquer ?

Anonyme a dit...

Annette,

Idéalement, c’est de les ignorer totalement et non pas de faire semblant de les ignorer. Même si les colporteurs insistent, si tu ne t’en occupes pas, on va vite te lâcher avec cette médisance ou cette calomnie. Et les gens étant ce qu’ils sont, ils auront tout oublié au bout de quatre ou cinq jours. Remarque que, hélas, cet oubli est aussi rapide lorsqu’il s’agit de se souvenir des bons coups d’une personne, une médaille d’or notamment.

D’autre part, si la médisance ou la calomnie t’attaquent droit au cœur et que tu ne peux pas agir sans y penser constamment, tu attaques à ton tour, tu détournes l’attention. Idéalement, tu le fais au moment où le colporteur s’y attend le moins, quand il se sent à l’abri, donc quand il est très vulnérable. Tu t’organises pour connaître son caractère, connaître ses points faibles. Et là, tu donnes la claque, avec une vérité si possible, car aussi minime soit-elle, elle lui fera tout de même mal, assez pour le déstabiliser. Si tu n’as pas de vérité, tu colporte un mensonge que tu sais être de nature à le déstabiliser.

Bon samedi, 19 mai 2007

André.

Annette a dit...

André,

Merci pour ces conseils.