dimanche, avril 22, 2007

L'école du bonheur

Le texte intitulé L'école du bonheur rédigé par Nathalie Collard dans le cahier A15 de La Presse d'aujourd'hui m'a particulièrement interpellée. En voici des extraits :

On apprend tout dans la vie. Le vélo, le français, les maths... Pourquoi n'apprendrait-on pas à être heureux ?

Au cours des prochains mois, Martin Seligman - professeur de psychologie à l'Université de Pensylvannie - ira aider les adolescents d'une école secondaire australienne à être plus heureux.

Dire merci à quelqu'un qui nous a fait du bien, faire quelque chose qu'on n'a jamais fait auparavant, devenir le mentor d'un élève plus jeune... Ces exercices simples sont supposés augmenter le bien-être des jeunes qui les pratiqueront.

Au fond, on pourrait dresser un parallèle avec l'éducation physique. Afin de réagir à l'épidémie d'obésité et au nombre élevé de maladies cardiovasculaires, les Québécois ont été sensibilisés à l'importance d'être en bonne santé physique.
Pourquoi n'adopterait-on pas la même attitude en santé mentale ?

Selon Rose-Marie Charest, "il faut montrer aux jeunes à résoudre un problème, à mieux se connaître, à mieux connaître leurs désirs."

Citant Mihalyi Csikszentmihalyi, ex-directeur du département de psychologie de l'Université de Chicago durant 20 ans, "c'est lorsqu'il apprend à apprendre qu'un être humain connaît l'épanouissement, pas lorsqu'il se fait bourrer le crâne. Notre système d'éducation actuel ne forme pas des jeunes heureux, confiants en leurs capacités."

Cela m'a pris des années pour acquérir ces simples notions. Que d'années gaspillées !

6 commentaires:

La Souimi a dit...

C'est exactement le sujet de mon essai de maîtrise. Exactement.
Je pourrais en parler longuement.
Comment demander à des profs de transmettre le bonheur lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes, heureux? Il faut instaurer un paquet de conditions autant pour les profs que pour les élèves. Bien certainement, il y une grosse partie intrinsèque au bonheur, certaines personnes sont génétiquement plus propices à un niveau élevé de bien-être subjectif. Par contre, l'endroit sur lequel l'enseignante ou l'enseignant peut avoir une emprise, c'est sur l'environnement "écologique" si on peut dire, de la salle de classe. D'une certaine façon, l'instauration d'un climat favorable peut aider à ce que l'élève se retrouve dans des conditions propices au bonheur. La créativité, les projets coopératifs, les situations sur lesquelles il perçoit avoir le contrôle, les choix possibles, l'individualisation ne sont que quelques exemples facilitant l'augmentation du bonheur.Et, bien évidemment, une relation positive entre l'enseignant et l'élève. En somme, laisser à l'élève de percevoir qu'il a du contrôle sur ce qui se passe. Ainsi, être capable d'avoir assez confiance en tant que prof pour partager le contrôle avec l'élève. Il y a plusieurs petites situations subtiles plus que puissantes qui peuvent aider. Plusieurs profs instaurent très naturellement le climat favorable. Et ça ne prend pas des années de supposée réforme utopique pour changer les choses.
Oui, malheureusement, le système de l'éducation n'est pas instauré selon cette vision. Mais c'est tout de même nouveau d'étudier la psychologie positive. Comme mon directeur de thèse me disait: Oui, tu peux plonger dans ce sujet même si c'est difficile car c'est comme si tu allais ouvrir une porte d'un domaine encore très peu exploré. J'ai obtenu ma maîtrise avec succès en 1999...

Marchello a dit...

Apprendre à apprendre, j'ai compris ça sur le tard moi mais c'est tout jeune qu'il faudrait assimiler pareil concept.

Annette, j'avais passé par-dessus l'article, je viens de le lire. Excellent.

Anonyme a dit...

Tu es un peu dure avec toi-même. Ce n'est pas vraiment des années gaspillées mais d'apprentissage.

L'uns des notions du bonheur, c'est de ne pas avoir l'impression d'avoir perdu son temps. Quand l'on trouve un côté positif en toute chose, on est plus serein...

Les enfants absorbent et encaissent beaucoup plus que l'on pense. Nos parents qui ont reçus une éducation dans la discipline la plus strict en sont assez bien sorti.
Au départ, 66% des enfants, peu importe le système d'éducation, vont très bien s'en sortir. C'est pour le 33% qu'il faut trouver des preogrammes d'éducation alternatifs.

Les enfants font beaucoup plus la part des choses que l'on pense. Ce n'est pas parce qu'ils sont mécontent ou que cela ne fait pas leur affaire qu'ils ne comprennent pas...

La Souimi a dit...

Benton, 100% d'accord. Et ce n'est pas en les épargnant et en mâchant le steak pour eux qu'on les aide. Au contraire. Lorsqu'ils ont la perception d'avoir réussi d'une façon autonome, la motivation augmente.
Oui, ce n'est pas du gaspillage, c'est de l'apprentissage.
Une des caractéristiques des personnes heureuses est de gérer cognitivement l'information de façon à naturellement garder le positif et rejeter immédiatement le négatif, de façon à ne pas s'en laisser absorber comme un éponge. Les gens heureux gèrent leurs souvenirs. Les gens malheureux entretiennent leurs souvenirs négatifs...

La Souimi a dit...

unE éponge

Annette a dit...

Souimi,

Je savais que ce sujet miserait sur tes champs d'intérêts et voilà cela tombe pile (ou presque) sur ton sujet de thèse.

Benton,

Voilà je vais essayer d'oublier mes souvenirs négatifs pour me concentrer sur mes positifs. Je vous reviens lorsque j'aurai réussi. Des mauvais souvenirs, je pense toutefois qu'on peut tirer des leçons utiles pour le futur.

Marchello, cette capacité à apprendre m'avait déjà inspiré le billet 'Citations préférées' de mars 2007, avec notamment celle-ci :

"Mieux vaut avoir une tête bien faite que bien pleine" de Montaigne. Adieu bourrage de crâne, bienvenu apprendre à apprendre.