samedi, mai 26, 2007

Désinformation ou le pouvoir des médias

Les médias ont un pouvoir extraordinaire pour influencer l'opinion publique. Sans le vouloir, on fait souvent l'objet de désinformation.

Et vous, quelles expériences avec les médias avez-vous vécu ?

Peu après la naissance de ma fille en 2003, j'ai eu ma première (et seule) expérience avec la télévision.

Une amie m'avait parlé de la conférence intitulée Des enfants pour le Québec, organisée conjointement par La Presse et Radio-Canada, m'encourageant à y aller avec mon bébé; elle viendrait avec le sien.

Nos bébés ont connu un franc succès à cet événement. Nos enfants ont même introduit l'émission de Zone Libre traitant du sujet de la dénatalité au Québec : on les voyait dans leurs poussettes pédaler avec leurs petits pieds.

Voilà qu'un journaliste d'une chaîne de télévision se met à m'interroger sur les garderies à 5 $ qu'on parlait d'augmenter à 7 $ :

- Madame, que pensez-vous de l'augmentation proposée du coût des garderies de 5 $ à 7 $ ?

Je réponds :

- Je voudrais que le gouvernement vienne en aide à tous ces enfants qui vivent dans la pauvreté et qui n'ont pas suffisamment à manger. Si l'augmentation de 5 $ à 7 $ peut aider à réduire la pauvreté, je suis en faveur.

Le journaliste insiste :

- Madame, ne trouvez-vous pas choquant que le gouvernement pense augmenter les garderies de 5 $ à 7 $ ?

J'indique alors :

- Idéalement, c'est sûr que si le gouvernement en avait les moyens, il serait préférable de garder les garderies à 5 $, mais le gouvernement fait l'objet de contraintes budgétaires importantes.

Et voilà que, le soir, lorsque je visionne le reportage, seuls les quelques mots en orange sont entendus : "il serait préférable de garder les garderies à 5 $". Toute la mise en contexte a été éliminée. Le message qu'on entend n'est pas conforme aux paroles que j'avais dites.

9 commentaires:

Anonyme a dit...

Annette,

Lorsqu’ils font des entrevues, les médias citent toujours les gens hors contexte. Ils ne les citent aussi qu’en partie, ce qui change passablement la donne.

Quand ils relatent des faits, ce n’est pas mieux, leur incompétence est, là encore, facilement vérifiable. Pour ce faire, tu n’as qu’à examiner comment ils parlent d’un évènement (accident, feu, etc.) dont tu as eu connaissance : les noms ne sont que très rarement les bons, on ne dit que des demi-vérités, on ne parle que de ce qui touche le sensationnalisme bref, ils ne parlent que de ce qui fait bien leur affaire. J'ai fait le test à plusieurs reprises, leur relation des faits était toujours inexacte.

La presse écrite et parlée nous manipule quotidiennement.

Bonne fin de semaine,

André.

La Souimi a dit...

Manipulation de l'information pure.Ça fait suer quand ça arrive...

En passant, j'aurais bien aimé donner mon point de vue aussi. J'ai toujours été contre les garderies à ce prix SAUF pour toutes les familles dans le besoin. Je serais beaucoup plus en faveur d'ouvrir plus de places à 5 ou 7$ mais seulement pour les familles qui ne peuvent payer davantage.

Les autres, ils ont les moyens de payer plus. Lorsque mes enfants étaient petits, il n'y avait aucune subvention et il nous en coûtait presque le prix de l'hypothèque en frais de garde. Par contre, nous aurions payé plus si on nous avait demandé plus. Parce que nous en avions les moyens. Et quand je parle de moyens, je parle ici de priorités. On a laissé faire les voyages, la grosse cabane, l'achetez maintenant et payez plus tard à la con, les fontaines, les bazous etc. On a toujours préféré verser notre argent dans l'éducation et les loisirs des enfants plutôt que de payer des bébelles, des trucks et des grosses cabanes.
J'ai toujours trouvé très paradoxal d'entendre certaines personnes s'offusquer à cause de la hausse du 5$ à 7$ quand on voit leur gros 4x4, la BMW décapotable, la piscine creusée, le coat de cuir, le chalet, le simili-château-matantirelirelire, les wéillâges dans le sud et les fringues griffées pour les petits. Viarge!
Excusez mon langage mais pendant ce temps-là, il y a toutes les femmes monoparentales, les familles qui s'arrachent la vie pour trouver une place subventionnée en garderie pour essayer d'arriver les fins de mois. Ce sont ceux-là qu'on devrait aider. Et seulement ceux-là.
C'était l'opinion radicale de La Souimi.

Anonyme a dit...

Souimi,

J’appuie sans réserve ton « opinion radicale », Chez nous, on nous a appris à aider les démunis et non les plus nantis que soi. Bien sûr, je parle d’aide monétaire, vous l’aurez sûrement compris…

André.

La Souimi a dit...

Heheheheh André.hahahha. Tu as bien raison de préciser car les mieux nantis sur le plan MONÉTAIRE ne sont pas nécessairement les mieux nantis dans d'autres domaines... L'un ne va pas nécessairement avec l'autre....

Marchello a dit...

Miss Souimi je suis en parfaite symbiose avec votre commentaire. Je sais aussi que c'est exactement ce que vous pensez, là pas de désinformation.

Annette c'est incroyable qu'on ait pu extraire qu'un bout de phrase hors contexte pour te citer, alors que ton propos était l'inverse. Tu as dû ruer dans les brancards un sapré temps.

Annette a dit...

André, la désinformation, tu sembles bien connaître ou avoir expérimenté.

Souimi, oui, nous partageons les mêmes valeurs et opinions radicales.

Marchello, oui, la tournure du reportage m'a surpris lorsque je l'ai entendu. Leçon initiatique, mais quand même pas trop méchante, au pouvoir des médias.

Anonyme a dit...

Bonjour Annette,

J'essaie de modifier ma signature et je viens vérifier chez vous si ça fonctionne.

Du même coup, j'en profite pour te souhaiter une bonne journée et une excellente semaine.

André.

Christine Simard a dit...

Si je puis me permettre...

Entre les familles à gros revenus et les plus pauvres, il y a aussi la classe moyenne, qui ne roule pas en BMW et qui ne fait pas forcément des voyages à Cuba tous les ans. Le défaut du système de réseau de service de garde est de promettre l'universalité des places à 7$ sans pouvoir livrer à tout le monde. Je suis bien d'accord pour aider les familles qui sont moins fortunées, mais il ne faut pas oublier, que celles qui ont le plus besoin d'un service de garde sont a) les parents seuls pour élever leurs enfants et b) celles où les deux parents travaillent. Nous devons payer 140$ par semaine, ce qui fait 560$ par mois. Malgré la remise d'impôt, ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent avancer cette sommes. Cela dit, je suis bien d'accord pour accorder une priorité aux familles monoparentales ou à faible revenu, mais dans ce cas, le système doit ouvertement afficher ses couleurs : il ne sera plus universel. L'idée de base était de créer un réseau accessible à tous les parents et enfants, et ne pas discriminer selon l'origine sociale. Il y a matière à réflexion dans ce dossier...

Désolée de détonner dans la discussion..

Annette a dit...

mamamiiia,

J'aime avoir les opinions diversifiées et les débats. D'accord avec toi en ce qui concerne la classe moyenne. Faut-il un régime universel ? Et où commencent les abus ?