mercredi, mars 14, 2007

D'une génération à l'autre

Je m'en voudrais de passer plus longtemps sous silence la journée internationale des femmes (8 mars dernier). On oublie trop rapidement les acquis d'aujourd'hui pour lesquels nos aînées ont livré bataille avec succès :

1940 : les femmes québécoises obtiennent (enfin) le droit de vote.

1954 : deux articles du code civil sont amendés :


  • l'article 986 qui inclut les femmes mariées parmi les incapables, les mineurs et les fous est modifié.

  • le double standard selon lequel un homme peut demander la séparation si son épouse commet l'adultère alors que l'épouse n'y est autorisée que si son mari introduit sa maîtresse sous le toit conjugal est aboli.

1964 : la loi 16 est adoptée confirmant le statut juridique de la femme mariée au même titre que celui de l'homme. La femme mariée peut maintenant signer des contrats ou entamer des poursuites juridiques sans obtenir la signature du mari.

Auparavant, seule la femme célibataire était citoyenne à part entière ...

2006 : le ministre des finances du Québec, M. Audet, s'engage à avoir autant de femmes que d'hommes siégeant sur les conseils d'administration des sociétés d'état d'ici 5 ans.

Rappelons que les femmes occupent environ 12% des sièges aux conseils d'administration même si elles obtiennent près de 60% des diplômes universitaires depuis plusieurs années.

Il y aurait beaucoup d'autres dates importantes à mentionner, marquant l'histoire du droit à l'instruction, du droit au travail, des droits sociaux et de la famille.

Si le sujet vous intéresse, je vous recommande le livre La pensée féministe au Québec, Micheline Dumont et Louise Toupin, les éditions du remue-ménage, 2003.

6 commentaires:

Marchello a dit...

Beau billet, Annette. Je reconnais ton coté de gestionnaire mais il y a un autre coté important à souligner dans ce "processus" de libération de la femme: l'emprise religieux et social.

J'ai lu un excellent billet sur ce, écrit par une grand-mère qui réagissait aux accomodements raisonnables.

Peut-être as-tu déjà lu ce texte car il a beaucoup voyagé sur les blogs:

http://planete.qc.ca/samyrabbat/samyrabbat-2122007-127276.html

Je suis évidemment en parfait accord avec la reconnaissance pleine et entière de l'équité-égalité entre homme et femme mais j'ai quelques réticences sur le principe de discrimination positive.

Annette a dit...

Marchello,

Merci pour le lien que tu m'as suggéré de lire. Je viens de le dévorer et j'en ai eu les larmes aux yeux... Comme quoi, cette cause me tient un peu trop à coeur et me rejoint aux 'tripes'...

Une femme libre a dit...

C'est tout de même incroyable ces dates si récentes pour le droit de vote et l'indépendance légale des femmes mariées. Alors que certaines jeunes femmes qui ne veulent surtout pas faire partie des féministes s'imaginent que la liberté dont elles jouissent a toujours eu lieu et qu'elle va tout simplement de soi!

Anonyme a dit...

Annette,

J'aime beaucoup plus cette présentation de ton site que l'ancienne.

Pour ce qui est de ton billet, tout comme Marchello, j'ai passablement de difficultés, plutôt non, je suis en désaccord complet avec la discrimination positive, surtout de la façon dont on l’applique. Oui, tu peux atteindre l'égalité numérique assez vite en utilisant ce procédé. Mais, ça ne peut faire autrement que de créer des disproportions en termes de compétences. D’ailleurs, ces situations sont pénibles à vivre, autant pour les femmes que pour les hommes.

J’ai vécu la période de discrimination positive des années 1980, dont la loi avait été proposée et mise en œuvre par Lise Payette : quel gâchis ! J'ai plusieurs de mes amies qui y ont perdu définitivement leur carrière. De plus, à l’époque, le climat de travail que cette loi a créé a été des plus exécrables. Si on établit le principe qu’à compétence égale, la femme a le poste, il n’y a pas de problème. Hélas, ce n’est pas ce principe que l’on applique, la cible mathématique visée prenant très vite le pas sur les règles de base d’embauche. Non seulement cette égalité que l’on croit alors avoir atteinte n’est-elle que mathématique, mais sur le terrain, l’on obtient qu’une égalité fictive, dont les résultats n’ont rien en commun avec les objectifs fort valables que l’on s’était fixés l’ors des travaux préparatoires à l’adoption de la loi portant sur cette discrimination positive concernée.

André.

Annette a dit...

André et Marchello,

Je comprends votre point de vue... Toutefois, je ne crois pas que 'le temps arrange les choses', ni à l'auto-règlementation.

La nature humaine étant ce qu'elle est, les gens aiment s'entourer de personnes qui leur ressemblent. La constitution homogène au sommet ne disparaîtra pas par elle-même. Ma remarque concerne également la place des immigrants...

La Souimi a dit...

Annette,

Je viens de terminer la lecture de Les Accoucheuses, l'histoire des sages-femmes au Québec dans les années 1800. Puis présentement, je lis Docteure Irma, l'histoire d'Irma LeVasseur, la première femme médecin au Québec, fondatrice de l'hôpital Ste-Justine.
J'aime les hommes. Je désire les hommes. Je les trouve beaux, les hommes. Dans tout ce qu'ils sont. Mais la lecture de ces deux bouquins fait s'agiter mon côté féministe. Nous venons de tellement loin, nous, les femmes... De tellement loin...