samedi, mars 24, 2007

Aider un collègue en épuisement

Extraits d'un article, La Presse, Cybèle Rioux et Geneviève Lafleur, Carrières 9

On ne sait pas toujours comment réagir quand un collègue souffre d'épuisement professionnel. La tendance est généralement d'ignorer la maladie et de ne pas sympathiser avec le collègue concerné.

Une personne victime du syndrome d'épuisement professionnel subit tous ces préjugés et se sent habituellement très seule.

Certains gestes de votre part, vous les collègues, sont appréciés dans cette situation. Si un de vos collègues était absent pour cause de maladie, un cancer par exemple, que feriez-vous ? Vous enverriez une carte, un cadeau ou des fleurs, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas faire de même dans le cas d'un épuisement?

Les collègues ou le supérieur immédiat peuvent aussi lui téléphoner et le soutenir dans ce moment. La personne reviendra plus rapidement au travail si elle se sent appuyée et que son retour est attendu positivement.

Pour vous, son patron, il importe de valider la raison de l'arrêt de travail. Est-ce une surcharge de travail, un déséquilibre entre le travail et la vie personnelle, un conflit, une insatisfaction à l'égard des conditions de travail, un manque de reconnaissance, etc.? La liste est longue, mais si la cause vous est familière et que vous pouvez agir sur celle-ci, il est alors important d'apporter les modifications qui s'imposent afin que le retour soit possible.

On peut aussi éviter que d'autres membres de l'équipe se retrouvent dans la même situation.

7 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est comme une maladie honteuse. Les personnes ont de la misère à "dealer" avec cela et je crois encore plus pour la personne concernée...

C'est encore perçu comme un signe de faiblesse... mais c'est vrai qu'en parlant a son entourage de travail, les gens ont de la compassion envers la personne, comme si elles savent qu'elles ne sont pas à l'abris de ceci.
Cela qui donne l'impression d'être moins seul.

Marchello a dit...

Quand une personne souffre d'épuisement professionnelle, il n'est pas en position pour expliquer ou démontrer qu'il a besoin d'aide. C'est à son entourage de le voir et souvent ça ne se produit pas. S'arrêter pour regarder l'autre, c'est une coutume qui se perds de plus en plus.

La Souimi a dit...

Tu as tellement raison. Ça tombe comme des mouches dans mon entourage. Surtout au niveau de la direction d'école. Des gens superbes, des gens avec qui j'ai travaillé pendant des années, des VRAIS. Les commissions scolaires ne veulent pas des vrais. On les écoeure, on les pousse à bout.
Trop de gens que j'aime sont présentement en congé de maladie. Entre autre, ma meilleure amie. La belle M. Une fille dévouée, passionnée, une pro, une vraie. On l'a mise à terre. Elle est chez elle. En mille morceaux. Elle pleure. Elle pleure. Elle, la forte, la bulldozer. Elle pleure.
J'arrive à la convaincre de venir au gym. Elle vient. Elle pleure.
Je vais chez elle: elle pleure.

Je l'invite au resto. Elle refuse. Elle a trop peur de devoir rencontrer des élèves, des parents. Elle se cache. Elle, mon amie.

Mais je suis là, elle vient ici, je vais chez elle. J'arrive à la faire rire.

Et c'est vrai. Dans le milieu, on n'accueille pas ces gens avec des applaudissements à leur retour. On fait comme si de rien n'était.

Trop de passionnés ont été brisés. Trop.

Annette a dit...

Benton, lorsqu'une personne a une crise cardiaque, est-ce qu'on le trouve faible? A mon avis, un épuisement professionnel est comme une crise cardiaque liée au contexte professionnel.

Marchello, tout à fait d'accord, s'arrêter pour regarder l'autre, bien peu de gens prennent le temps...

Souimi, ton témoignage m'a émue. Ton amie a bien de la chance de t'avoir. La plupart d'entre nous sommes bien entourés quand tout va bien, mais nous retrouvons un peu seuls lorsque des problèmes surviennent. Oui, les études montreraient que les employés consciencieux et passionnés pourraient être un peu plus sujets à l'épuisement car gardant leur investissement au travail même quand des problèmes surviennent, d'où l'épuisement.

Les organisations devraient apprendre à prévenir les épuisements et à en détecter les causes réelles lorsqu'ils surviennent. Souvent, des malaises organisationnels pourraient être détectés et ainsi 'soignés'. Des actions prises, bonnes pour la direction et les employés. Au lieu de cela, trop souvent les organisations jouent les autruches. On considère l'épuisement professionnel comme un cancer aux causes externes, sans les cartes, les fleurs et les encouragements.

Anonyme a dit...

Je disais perçu comme un signe de faiblesse. Cela ne réflète en aucun cas ma perception. Je suis moi-même sur le bord de l'épuissement, j'ai comme l'impression de vivre sur du temps emprunté au travail....

Annette a dit...

Benton,

Si tu te sens épuisé, envisage quelques jours de vacances et essaie d'identifier la source de ton épuisement, afin de réfléchir par quels moyens la situation pourrait un peu s'améliorer.

Bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire et, souvent, les éléments sources d'épuisement tendent à être hors du contrôle de l'employé.

Bonne chance...

Anonyme a dit...

Je viens de passer par là.

Quand le téléphone sonne, on regarde l'afficheur. Si c'est le bureau qui appelle, alors on craint cet appel (est-ce une question sur le travail?, est-ce le service du personnel qui demande un autre rapport médical, est-ce le patron qui demandera notre date de retour malgré bien des précautions...).

Je me souviens avoir reçu une seule carte d'une collègue d'un autre département qui me souhaitait bonne chance. Ce fut super. Rien de mes propres collègues (cela donne une leçon sur la vie).

Conseils aux collègues immédiats: une simple carte de bonne chance "on t'attend car on t'apprécie", pas d'appels téléphoniques pour une question sur le travail.

Conseil au patron: le même genre de carte, aucun appel téléphonique sauf si tu connais personnellement la personne...

Conseil à la personne en arrêt de travail: profite de ton retrait du travail pour travailler... sur toi. Pense à tes vrais proches: père, mère, enfants.