Harcèlement psychologique, un tsunami de plaintes, tel est le titre d'un article en première page du cahier Affaires du journal La Presse d'aujourd'hui. Comme l'écrit la journaliste Jacinthe Tremblay,
"En adoptant, en juin 2004, des dispositions législatives pour contrer le harcèlement psychologique au travail, le Québec a ouvert une boîte de Pandore.
Au 30 décembre, la Commission des normes du travail (CNT) avait reçu plus de 6300 plaintes de non-syndiqués. En milieu syndiqué, le harcèlement psychologique mobilise une large part des énergies et temps de nombreux conseillers et dirigeants syndicaux."
Avez-vous déjà subi du harcèlement psychologique? Si oui, qu'avez-vous fait? Avez-vous porté plainte?
Mais qu'est-ce que le harcèlement psychologique au travail ?
Selon la Commission des normes du travail, le harcèlement psychologique est une conduite vexatoire qui se manifeste par des comportements, des paroles, des actes ou des gestes qui réunit ces quatre critères :
1. ils sont répétés (une seule conduite grave peut toutefois constituer du harcèlement psychologique si elle porte atteinte à l’intégrité psychologique ou physique du salarié et si elle produit un effet nocif continu)
2. ils sont hostiles ou non désirés
3. ils portent atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique
4. ils entraînent un milieu de travail néfaste.
http://www.cnt.gouv.qc.ca/fr/normes/harcelement.asp#harcelement
Mon expérience douloureuse
De mon côté, j'ai vécu un cas de harcèlement psychologique au travail.
- J'ai été voir la Commission des normes du travail qui m'a confirmé que j'avais un dossier avec des preuves rencontrant les critères de harcèlement psychologique.
- J'ai initié une réunion confidentielle avec la direction des relations avec les employés pour m'informer du processus de dépôt de plaintes
- Mais après réflexion, devant la longueur anticipée du traitement des plaintes et les séquelles qu'aurait amplifiées une telle procédure, j'ai préféré quitter l'entreprise à la fois source et complice de ce harcèlement sans porter plainte ... mais une fois de plus déçue du milieu de travail et de la nature humaine.
- Et pourtant, j'avais rencontré quelques personnes exceptionnelles dans cette entreprise, mais impuissantes, voire aveugles.
11 commentaires:
Annette j'ai lu l'article en question. On a réellement ouvert une boite de pandore. Les vrais cas de harcèlement psychologique existent et c'est un problème réel. Ton cas était sûrement un beau cas de jurisprudence mais la définition est trop large à mon goût. C'est bel et bien devenu une loi fourre-tout pour tous les problèmes inhérant au travail, y compris les petites vengeances perso. Le but de la loi était d'aider des victimes, c'est devenu le véhicule par excellence pour emmerder son patron. Chacune des plaintes coutent une fortune en frais de cour, avocat, temps, contre-temps, journée de travail perdu par les témoins ect etc ect etc. Seule une plainte sur cinq est susceptible de se rendre en bout pour une décision de la commission des normes du travail et de ce nombre une sur cinq sera traitées. Selon moi le méchanisme des plaintes est à revoir. Pendant ce temps il manque de sous pour les femmes battues, les assistés sociaux, le logement abordable, la détresse des hommes, les clochards, bref la vraie misère.
Marchello,
C'est vrai, comme tu le dis "il manque des sous pour les femmes battues, les assistés sociaux, le logement abordable, la détresse des hommes, les clochards, bref la vraie misère." Mais ayant vécu du harcèlement psychologique, je trouvais que les normes du travail pour le harcèlement protégaient assez peu dans les faits... Devant la lourdeur des procédures, je suis sûre que beaucoup de victimes préfèrent tout comme moi partir plutôt que de livrer une bataille lente et douloureuse où l'employeur dispose de beaucoup de ressources et de temps pour se défendre...
Annette, je suis d'accord avec toi. C'est souvent comme ça dans la vie: Le riche se paye un bon avocat, le petit locataire devant les gros moyens de son propriétaire qui veut l'expulser, le pauvre type devant le fonctionnaire. Je disais qu'il fallait revoir le mécanisme des plaintes. S'il y avait moins de plaintes acceptées, un cas comme le tien qui avait un bon dossier passerait plus rapidement, ainsi on allègerait les procédures. Dans l'article dans la presse on précisait que seulement 20 cas avaient fait l'objet d'une décision du tribunal, sur les 6300 plaintes reçu à ce jour. Plusieurs se règlent à l'amiable, d'autres abandonnent. La petite commissionnaire préposée aux comptes à recevoir qui se fait harceler physiquement et psychologiquement, elle est où dans ce système? Le numéro 4211 peut-être. Je trouve que la définition du harcellement psychologique est trop vague pour bien trier les cas urgents et sérieux des cas anodins ou farfelus.
Annette,
Oui, comme à peu près tout le monde, je suppose, j'ai été l'objet de harcèlement au travail. Quand c'est arrivé (au tout début, when I was yong), je n'ai pas mis longtemps pour envoyer paître prestement ceux ou celles qui étaient les instigateurs de ces manoeuvres dolosives propres aux vauriens. Dans l'ensemble, ça n'a donc pas été un réel problème, en ce qui me concerne.
Quant à la plainte que tu as déposée, je trouve que tu as bien fait de la retirer. Je ne pense pas que tu aurais dû suivre ta plainte... cependant. Mais, c'était ta décision, donc sûrement le meilleure pour toi, dans un contexte que tu connais beaucoup mieux que moi, d'aileurs !
Si je te dis que tu as bien fait de retirer ta plainte, c'est que ça ne mène nulle part à moyen et long termes. En effet, la « confidentialité », dont tu fais mention dans ton billet, n'existe absolument pas dans un milieu de travail, ou ailleurs, peu importe la grosseur de l'entreprise. Pourvu qu'il y ait au moins deux personnes dans une entreprise, il y en a toujours une, quelque part, qui « couche » avec une autre à un moment donné... Selon moi et j'insiste, selon moi, toutes les « organisations » qui se bombent le torse, en parlant de la confidentialité du dossier de leurs employés, sont les premières à n'en pas respecter le principe. Enfin, puisque « rien de se perd, rien ne se crée », il y a topujours quelqu'un qui finit pas savoir. Et ce n'est pas nécessairement par mauvaise foi que certaines personnes aprennent ce qu'elles ne devaient pas sabvoir et ce qu'elles ne voulaient surtout pas savoir. C'est comme ça... C'est aussi vrai, même quand on change d'entreprise : tout finit par se savoir, hélas !
Bonne fin de semaine,
André.
Annette,
J'ai éprouvé quelques difficultés d'ordre technique pour publier le message précédent. Tu devrais peut-être songer à passer à la version bêta de blogspot !
ReBonne fin de semaine !
André.
André,
J'ai été consulter les normes du travail mais je n'ai finalement pas déposé de plaintes, car je n'avais pas foi dans le processus d'enquête de l'entreprise où je travaillais...
André,
Que suggérer d'autre que partir lorsque le harcèlement provient de personnes en position d'autorité et que bouger ailleurs dans la société est difficile car celle-ci est en gèle d'embauche et en coupures budgétaires?
Annette,
C'est un cercle vicieux (sans jeu de mots): normalement, ceux qui harcèlent, ce sont ceux qui ont assez de pouvoir pour le faire. En fait, malgré ce que je te disais dans le commentaire précédent, quitter demeure probablement la solution du moins pire.
Il y a plusieurs manières de harceler. Il ne faut pas toujours y voir une connotation sexuelle. Peu importe le type de harcèlement, moi je pense que, quand tu te sens obligé de quitter, au moins tu t'organises pour le faire avec fracas. On ne peut tout de même pas leur laisser tout le terrain, à ces imposteurs !
Mais, y a rien de simple dans ces maudites affaires... Hélas, c'est encore: « Run for your life...»
Bon dimanche,
André.
Lorsque la loi sur le harcèlement au travail entra en vigueur, la compagnie rencontra les représentants syndicaux pour nous présenter la politique de l'entreprise sur la prévention du harcèlement en milieu de travail pour avoir nos commentaires. (Politique de prévention que l'entreprise était tenu de faire de par la loi.)
Après la présentation, je leur signale qu'il y a un erreur sur la page couverture. La page tout simplement contenait "Politique de l'entreprise sur la prévention du harcèlement au travail". Je leur dis que le mot "prévention" était de trop puisse que dans le document, il n'y a rien sur la prévention! La direction réponds que l'on en parle et je demande où?
Là, ils tournent les pages pendant quelques minutes pour finalement nous dire qu'à tel page, on parle de formation des employées pour permettre de détecter les cas d'harcèlement. Je leur fait la réflexion suivante: "S'il y a déjà harcèlement, c'est qu'il est déjà trop tard, nous ne sommes plus en mode prévention!"
Là, ils me demandent: "Qu'entends-tu par prévention ?"
"C'est simple, le gouvernement a produit un document intitulé "Politique de l'entreprise pour la prévention du harcèlement au travail", il explique tout dans ce document!"
"Nous ne sommes pas au courant!"
"Pourtant ce document est un gabarits expliquant ce que l'on doit retrouver dans la politique. Vous devez être au courant, il a été distribué dans toute les entreprises!"
"Vous savez, c'est Montréal qui a rédigé la politique."
"Autre problème, dans le document, on ne parle que d'harcèlement entre employés, jamais d'harcèlement d'ordre hiérarchique"
"C'est la grosse majorité des cas d'harcèlement ce passe entre employés"
"Grosse majorité ??? Au Québec, les statistiques sur le harcèlement d'ordre hiérarchique représente 40%. Ce n'est pas négligeable!"
"On a noté vous commentaires et nous allons avisé Montréal."
"En tout cas, nous avons l'impression que tout ce que Montréal a retenu du document du gouvernement, c'est le titre!"
Finalement, ils ont diffusé leur torchon sans rien y changer...
Le problème que l'entreprise a avec la prévention, et l'oubli n'était pas innocent de leur part, c'est qu'il faut définir des rôles et responsabilité claires entre les employés... et les sous-traitants aussi afin qu'il n'est par de mauvaise interprétation de qui fait quoi, qui finit par dégénéré en harcèlement. Depuis des années déjà, la compagnie refuse d'établir les rôles de tous et chacun... afin de fait de l'attrition et d'entrer le plus de sous-traitant possible, d'où son intérêt!
Benton, je comprends ce que tu écris et ne crois pas au hasard ni à la bonne foi de tes interlocuteurs dans l'entreprise.
Dans le cas que j'ai vécu, la politique de harcèlement n'avait même pas été circulée aux employés... C'est par mon ordre professionnel que je savais qu'une telle loi existait...
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