jeudi, mars 06, 2008

La société malade de la gestion

J'ai été cette semaine à la Belle Soirée de l'Université de Montréal où Vincent de Gaulejac donnait une présentation très intéressante sur la face cachée des organisations. Voir son profil plus bas.

Monsieur de Gaulejac mentionne qu'en moins de cinquante ans, on est passé d'une société avec des classes sociales rigides à une lutte des places où tout est permis pour améliorer son sort. Il en résulte une compétition et un individualisme qui nuisent au bonheur collectif.

Les entreprises sont le théâtre de jeux de pouvoir. Les départements de ressources humaines ont pour finalité de développer l'entreprise pour améliorer sa rentabilité et non pas de développer l'humain. Les discours en entreprise sont remplis de paradoxes avec des messages régulièrement contradictoires.

Et une pression – par le temps, par les résultats, par la peur – qui engendre un stress structurel, une culture du harcèlement contre lequel il est difficile de se défendre, car les souffrances qui en découlent (dépression, épuisement professionnel, dépendance au travail) doivent rester cachées.

Les mots se vident de sens. Jouez vous même au 'Parler creux sans peine' comme nous avons eu la chance de la faire lors de son exposé.

Quelles sont les solutions pour éviter la souffrance en entreprise?

1) Sortir du système des paradoxes en identifiant clairement les contradictions et en apprenant à lire entre les lignes

2) Changer de paradigme en apprenant à utiliser son jugement plutôt que de se baser sur des outils tout faits qu'on ne comprend pas et qu'on utilise bêtement

3) Refuser le culte de l'urgence et apprendre à prendre le temps qu'il faut pour bien faire les choses

4) Alléger la pression en apprenant à dire non

5) Privilégier l'économie au service de la société, et non la société (et l'homme) au service de l'économie (qui profite qu'à une minorité...)

6) Apprendre que le lien avec les autres vaut mieux que le bien matériel



Qui est Vincent de Gaulejac ?

Professeur à l’Université Paris-Diderot ; directeur du Laboratoire de Changement Social et professeur de sociologie à l’Université Paris VII ; membre fondateur de l’Institut International de Sociologie Clinique.

Doctorat en sociologie (Paris V), Doctorat en lettres et sciences humaines (Paris VII).

Auteur de nombreux ouvrages dont La Lutte des places, Paris, Desclée de Brouwer, 1994 ; Les Sources de la honte, Paris, Desclée de Brouwer, 1996 ; La société malade de la gestion, Paris, Seuil, 2005 ; Le coût de l'excellence, Paris, Seuil, 2007 ; La sociologie clinique, ÉRÈS, 2007.

dimanche, janvier 13, 2008

Le lion et le père fouettard




Voilà que je demande à ma fille (4 ans) de se brosser les dents et elle me répond :
- Maman, si je ne me brosse pas les dents, est-ce que le lion va venir?
Je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, mais je saisis la perche qui m'est lancée et réponds :
- Oui ma fille, tu dois te brosser les dents sinon le lion va venir.
Et aussitôt, elle se brosse les dents. Depuis cette anecdote, plus besoin d'insister pour qu'elle fasse quelque chose, j'ai juste à évoquer que le lion pourrait venir.
Voilà que, récemment, elle veut que je mette un vidéo de Disney alors qu'elle vient de passer beaucoup de temps devant la télé. Je refuse.
Elle répond :
- Maman, mets le vidéo sinon je vais appeler le lion et il va te manger.
*

Les jeunes ont bien changé depuis que nous étions enfants. Je me rappelle que lorsque nous ne faisions pas ce que mon père voulait, il disait à ma soeur et à moi :
- Faites ce que je vous demande, sinon j'appelle le père fouettard et il vous enlèvera à tout jamais.
Je me mettais alors à pleurer, tellement terrorisée que je ne pouvais même plus faire ce qu'il demandait. Je n'aurais jamais pensé dire à mon père 'Si tu ne fais pas ce que je demande, j'appelle le père fouettard'... bien que cela aurait été fort drôle (?) !
Je crois que l'image du lion fait moins peur que le père fouettard puisqu'il y a moins d'ambiguïté : un animal n'est pas un parent, alors que le père fouettard rend l'image du père ambiguë.

samedi, décembre 29, 2007

Maman, est-ce que tu m'as fait?



Ma fille (4 ans) me demande hier matin dans la voiture alors que je la conduisais à la garderie :

- Maman, est-ce que tu m'as fait?

- Oui ma fille, je t'ai faite avec papa. Cela prend une maman et un papa pour faire un bébé. Je t'ai ensuite portée neuf mois dans mon ventre.

- Maman, est-ce que tu es contente de m'avoir faite?

- Oui ma fille, je suis vraiment très contente de t'avoir faite.

Et voilà que, satisfaite de ma réponse, elle change de sujet et arrive tout heureuse à la garderie qu'elle aime tant.

mercredi, décembre 26, 2007

Noël et le temps qui passe

Comme à chaque année, Noël est l'occasion privilégiée d'avoir des nouvelles de mes bonnes amies qui habitent en-dehors de Montréal.

Cette année, les nouvelles ne sont pas bonnes : le père de l'une qui habite depuis moins d'un an dans une résidence de personnes âgées n'arrive pas à s'y habituer. Lui qui était plein d'énergie et d'idées attend maintenant la mort. La mère d'une autre vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'une maladie dégénératrice et incurable.

Quelles leçons tirer de tout cela? Ne pas attendre à demain pour réaliser son bonheur?

Ma fille fait partie de mes rayons de soleil. Elle s'est réjouie des cadeaux qu'elle a reçus. Elle a joué et rigolé avec ses cousins (aucune autre fille dans la famille) et la parenté. Elle a un âge où elle entre facilement en contact avec ceux qui l'entourent et sait exprimer idées et émotions. Quel délice pour moi que de l'entendre, de la voir et de la sentir lorsqu'elle se blottit tout contre moi.

lundi, décembre 24, 2007

Logique d'enfant


Ma fille joue avec deux petits personnages et je l'entends dire à ceux-ci:

- toi tu es la fille et tu as 4 ans

- toi tu es le papa et tu as 1 an

J'interviens alors et lui demande : comment cela se fait-il que le papa a seulement 1 an et sa fille 4 ans? 4 c'est plus grand que 1.

Elle me répond : maman, regarde le papa, il est tout petit, plus petit que sa fille. Il ne peut donc pas avoir plus que 4 ans.

C'est vrai que son personnage masculin était petit et la fille beaucoup plus grande... Logique d'enfant.

mercredi, décembre 05, 2007

Péril en la demeure



Voilà la scène qui m'attendait ce soir devant chez moi en revenant du travail... Ouf ! Plus de peur que de mal. Une fuite de gaz chez un voisin avait fait craindre le pire aux pompiers.

dimanche, octobre 28, 2007

L'art du bonheur

Laissez-moi partager avec vous quelques extraits du livre L'art du bonheur rédigé par le psychiatre américain Howard Cutler et le Dalaï-Lama et paru en 1998.

Notre tendance à comparer nous influence fortement. Regardez les gens moins favorisés à la place de côtoyer plus fortunés que vous. Cela vous évitera bien des amertumes.

Si la compassion, la gentillesse et l'affection vous animent, du même coup cela vous donne la clé de votre serrure intérieure et vous communiquez bien plus facilement avec les autres.

La chaleur humaine permet l'ouverture. Vous découvrez que tous les êtres humains sont comme vous, tout simplement. Et il vous est bien plus facile d'instaurer une relation. Au contraire, si vous instaurez des relations basées sur le pouvoir et l'argent, dès que vous connaîtrez une disgrâce, vos 'amis' vous laisseront tomber.

Prendre la décision consciente de se tourner vers le bonheur compris comme un but qui en vaut la peine, voilà qui peut profondément transformer l'existence.

Savoir transformer notre attitude devant la souffrance pour mieux la tolérer, voilà qui peut grandement aider à neutraliser la tristesse, l'insatisfaction ou le mécontentement. Qui a dit que la vie était facile? Considérez la souffrance comme normale et, tout d'un coup, une souffrance qui se présente devient plus tolérable.

Éliminez les états d'esprit négatifs. Cultiver certaines qualités mentales, la patience, la tolérance, la gentillesse, pour ne nommer que celles-ci, agit comme antidote spécifique aux états d'esprit négatifs tels que la colère et la haine.

Bénissez vos ennemis. Ils vous permettent d'apprendre à vous maîtriser et à conserver votre calme intérieur.

dimanche, octobre 07, 2007

Maman, est-ce qu'il y a un bébé dans mon ventre?

Ma fille qui vient d'avoir quatre ans me regarde d'un air sérieux et inquiet juste avant d'aller dans le bain :

- Maman, regarde j'ai un gros ventre

- Non ma fille, tu as un petit ventre un peu rond, comme les enfants de ton âge

- Maman, est-ce qu'il y a un bébé dans mon ventre? Je ne veux pas de bébé, moi.

- Ne t'en fais pas. Les enfants de ton âge ne peuvent pas avoir de bébé. Tu as beaucoup mangé, alors il y a de la nourriture et du caca dans ton ventre. Ne t'en fais pas, le petit ventre rond va partir.

- Petits rires (soulagés) et gros sourires

vendredi, août 10, 2007

Il y a quelque chose dans mon p'tit coeur

Nous venons de passer des vacances de rêve en famille au chalet d'une copine dans la région Orford-Magog. Le chalet n'avait ni télévision ni ordinateur. Quoi de mieux pour stimuler les conversations ?

Ma fille qui vient d'avoir quatre ans se met un soir à chanter cette petite chanson que nous ne connaissions pas (vive la garderie) et que nous avons trouvé très belle :

Il y a quelque chose dans mon p'tit coeur
Tout plein d'amour et de bonheur
Il y en a tout plein, faut partager

Dis-moi dis-moi dis
T'es mon ami, dis-moi dis

Cette chanson a contribué à la magie de la semaine.

Le pouvoir de la queue au travail

Ce billet vise à montrer comment la queue en situation de pouvoir s'exprime parfois au bureau :

- des dossiers intéressants sont confiés non pas sur une base de mérite, mais sur la base du décolleté ou de la mini-jupe

- les rencontres dans le bureau se font plus longues que ne le justifie le dossier

- des femmes jusqu'alors habillées de façon professionnelle se mettent à porter décolletés, mini-jupes ou vêtements moulants

- des jeux de mots douteux se font entendre dans les réunions

- des regards qui en disent long s'accentuent de part et d'autre

- des rires complices fusent en réunion

- les seins bougent un peu plus vite que d'habitude

- le pantalon se serre et ondule à l'avant.

Vous l'aurez sans doute deviné, la queue désigne un gestionnaire aux pulsions sexuelles peu contrôlées.